Discours de présentation de "Lever de rideaux-La semaine des théâtres à Nice" (21 septembre 2015)
Mesdames et messieurs,
En ce foyer de l’Opéra de Nice, permettez-moi, pour commencer, de vous raconter une brève histoire.
1776 : La Marquise Alli-Maccarani obtient d'Amédée III, Roi de Sardaigne, l'autorisation de transformer son ancienne maison d'habitation en théâtre. Ainsi, le petit Théâtre Maccarani, petit théâtre de bois, s'élève-t-il au XVIIIe siècle sur l'emplacement de l'actuel Opéra.
1826 : la Ville de Nice rachète le Théâtre sur les conseils du Roi Charles Félix et décide de le raser pour construire ce qui deviendra le Théâtre royal, dans le style italien.
Sous le Second Empire (1852-1870), il prend le nom de Théâtre impérial.
1870 : il devient Théâtre Municipal.
1881 : le 23 mars 1881, un terrible incendie détruit entièrement le théâtre.
1902 : le nouveau Théâtre municipal est né.
1902 : le Théâtre municipal devient l’Opéra de Nice.
Je tiens à remercier Anne Ginesta, directrice de l’Opéra, et et Gilles Sestrin, qui a organisé cette conférence de presse en ces lieux hautement symboliques. Il me paraissait essentiel, en effet, que le lancement de « Lever de rideaux-La semaine des théâtres » se déroule ici, dans ces murs qui fleurent bon le théâtre depuis tant d’années.
Si nous sommes réunis, aujourd’hui, c’est bien pour évoquer ce formidable événement qui se déroulera à Nice du 12 au 18 octobre 2015 : « Lever de rideaux-La semaine des théâtres à Nice ».
A l’origine de ce projet, une observation tout d’abord : celle à laquelle je me suis livré dès ma prise de fonctions il y a un an et demi de cela, observation de la situation de la scène théâtrale niçoise. Premier constat : Nice est une terre de théâtre, dans des proportions que je n’avais pas imaginées :
- près de 40 compagnies professionnelles ;
- au moins le double de compagnies amateurs ;
- des pratiques diverses et multiformes ;
- 25 salles implantées dans de nombreux quartiers ;
- des passions communes et des besoins identiques : la visibilité.
Quelles conclusions en tirer ? Que faire ? Comme Shakespeare, « Je tiens ce monde pour ce qu’il est : un théâtre où chacun doit jouer son rôle. » Les collectivités territoriales - et donc les élus dont je suis - doivent jouer leur rôle.
Nous nous sommes donc fixé des objectifs : aider à mieux faire connaître les théâtres de Nice ; favoriser la découverte par le public de salles parfois proches ; faire vivre Nice dans ses quartiers et pas seulement en son centre ; montrer le théâtre sous toutes ses formes.
Pour cela, nous avons proposé en début d’année à ceux qui sont aujourd’hui nos partenaires, les directeurs des théâtres niçois, de nous réunir, afin qu’ensemble nous puissions bâtir un projet à partir de la proposition suivante : créer un événement mettant en lumière, durant une semaine, la diversité et la richesse de la scène théâtrale niçoise et le dynamisme de ses salles.
La Ville de Nice a immédiatement formulé un préalable : elle n’ura en aucune manière à intervenir dans les choix artistiques de programmation.
Nous avons depuis tenu plusieurs autres réunions dans plusieurs théâtres, nous avons mené une réflexion commune, émis des suggestions, confirmé nos accords, travaillé sur nos désaccords et, de ce travail collectif est né :
« Lever de Rideaux – La Semaine des Théâtres à Nice »
- un coup de projecteur sur la programmation de 23 salles niçoises, de 40 à 800 places, privées, municipales ou nationales, en centre-ville ou dans nos quartiers
- 96 spectacles vivants (dont 26 à destination du jeune public) ;
- un tarif harmonisé, allant de 6 à 12€ ;
Ce projet, nous le devons aux :
Théâtre Francis Gag - Théâtre de la Semeuse - Centre Culturel de la Providence - Café-théâtre Les Loges - Théâtre du Cours - Le Téocali - Espace Magnan - Théâtre de l'Eau Vive - Théâtre de l'Alphabet - Théâtre de la Traverse - P'tit théâtre de l'Inattendu - Théâtre de la Tour (Centre Animanice Gorbella) - Salle Blackbox (Animanice Bon Voyage) - Forum Nice Nord - Théâtre de l'Impasse - Théâtre de la Cité - Théâtre BelleCour - Théâtre l'Impertinent - Théâtre Athéna - Théâtre du Bocal - Théâtre des Oiseaux - The Stage - Théâtre National de Nice.
Ils sont tous nos partenaires et ils sont partenaires entre eux dans cet ambitieux projet. La Ville de Nice a donc rassemblé les informations de chaque salle : présentation, coordonnées, programmation, tarifs et a conçu les supports de communication, les réalise et commence donc aujourd’hui à communiquer. La campagne de communication qui sera menée pour donner de la visibilité à la scène niçoise consistera tout d’abord en un catalogue de 68 pages qui présentera chaque salle et sa programmation ; de l’affichage, des flyers, des pages internet dédiées, une carte interactive permettant de localiser les salles, un affichage de trois semaines sur le tramway, des informations régulières à la presse et aux médias.
Si la première Semaine des théâtres se limitait à tout cela, programmation, communication, tarification spéciale… ce serait déjà magnifique. Mais ce sera bien plus :
- quatre expositions :
au Théâtre Francis-Gag, en ouverture de la Semaine : « Théâtres à Nice », une exposition d’affiches, programmes, photographies, objets divers, appartenant au fonds de la Bibliothèque du Chevalier de Cessole, témoignant de la vie trépidante des théâtres, grands ou petits, populaires ou savants, français, italiens ou dialectaux, qui ont animé les quartiers de Nice, du XVIIIe au début du XXe siècle (du 12 octobre au 30 novembre 2015) ;
la Bibliothèque Louis-Nucéra sera « mise en scène » par la Diacosmie et proposera une plongée dans le monde extraordinaire du théâtre (du 12 octobre au 31 octobre) et présentera des ouvrages extraits de ses fonds ;
à ces expositions municipales s’ajoutent deux expositions de photos : Frédéric de Faverney à l’Espace Magnan et Stéphane Claus au Théâtre Les Loges ; une expo de peinture d’Olivier Sanfilippo au Théâtre Bellecour ;
- trois conférences :
le 12 octobre, au Théâtre Francis-Gag, après le vernissage de l’exposition d’ouverture, une conférence d’Angélique Derambure, Docteur en Arts vivants : « Une belle époque pour les théâtres à Nice » ; deux conférences au Théâtre Bellecour, par Ugo Bellagamba et Vicor Haïm.
- une surprise : le Théâtre National de Nice, ici représenté par Iriana Brook qui a spontanément accepté notre proposition, est naturellement associé à cet événement et ouvrira sa scène le mardi 13 octobre pour une soirée gratuite, présentation du fruit d’un stage animé par Irina avec des compagnies niçoises, sur le thème « Réveillons-nous ».
- des ateliers pour enfants et adultes, d’improvisation, de jonglerie, de marionnettes, de Commedia dell’arte et jeu de masque, de chant d’interprétation, de mime, etc.
- des étudiants : ceux de l’Université de Nice-Sophia Antipolis (Section théâtre et arts du spectacle) sous la conduite de Ghislaine Del Rey et du Conservatoire d’art dramatique de Nice sous la conduite de Jean-Louis Châles, tous deux présents aujourd’hui, présenteront des performances, des cours délocalisés, des tables rondes, des ateliers pendant 4 demi-journées dans l’auditorium de la Bibliothèque Louis-Nucéra.
Ainsi, pendant une semaine, Nice vivra au rythme du théâtre, grâce à tous les théâtres partenaires et aux compagnies et comédiens présentant des spectacles pendant la semaine.
Contribuent aussi largement à cet évènement, je les en remercie et je tiens à les citer, pour que chacun mesure combien un tel projet mobilise de bonnes volontés : Nathalie Bolot, Directrice de la communication de la Ville de Nice ; Laetitia Barbouteau, directrice de l’Evénementie ; et bien sûr Olivier-Henri Sambucchi, Directeur Général Adjoint pour la Culture et le Patrimoine. Sous sa Direction : Pierre Brun, Directeur des musées et autres équipements culturels ; Françoise Michelizza directrice des Bibliothèques municipales ; Caroline Constantin, directrice de la Diacosmie ; Geneviève Chesneau, directrice de la Bibliothèque de Cessole ; Pierre Ballay, directeur du Théâtre Francis-Gag ; Patrice, Stéphane, Eric, Annie, Nathalie ; Jennifer, qui a conçu le dossier de presse, et bien sûr, celles qui travaillent à mes côtés au quotidien : Isabelle, Elisabeth et Christel.
Je tiens à remercier aussi les élus qui m’apportent leur soutien dans l’organisation de ce bel événement : Rudy Salles et Catherine Moreau, en charge de l’animation des quartiers ; Catherine Chavepeyre, Maty Diouf, José Cobos et Robert Roux, tous quetre présents aujourd’hui.
Pour conclure, soyez certains que nous donnerons à « Lever de rideaux-La semaine des théâtres à Nice » le temps de s’installer. En effet, nous créons là un événement dont nous espérons qu’il se développera au fil des ans.
J’ai parlé d’un travail collectif : ce sont bien de multiples théâtres et de multiples troupes qui essaieront de toucher de multiples publics.
C’est là le mot-clé = le public. Avec cet événement, nous poursuivons un objectif majeur : emmener le public dans les salles et pour cela lui donner envie, solliciter sa curiosité par une grande richesse artistique, lui proposer des salles près de chez lui, lui garantir des tarifs attractifs, lui proposer des expériences nouvelles et inattendues, l’interpeller.
Parce que le théâtre est un art vivant, c’est un véritable échange que nous proposons au public, une communication avec des êtres vivants.
Parce que le théâtre a toutes ces fonctions là : faire rêver, faire réfléchir, divertir, bousculer.
Mais aussi parce qu’il a un rôle éducatif et qu’il est un réel vecteur de cohésion sociale, nous devons aller chercher un public essentiel, qui est aussi et surtout le public de demain : les enfants et les adolescents, de tous quartiers, de toutes cultures, de toutes conditions. Pour eux, nos partenaires ont prévu vingt-six spectacles spécifiques.
Je vous remercie por votre écoute et pour l'écho que vous saurez donner à cette Semaine des théaâtres.
Au-delà même de cet objectif majeur que nous poursuivons tous, d’amener le public dans les théâtres, nous aurons essayé d’assumer une des fonctions de nous tous citoyens et adultes : transmettre, éduquer, encourager, donner confiance et envie à notre jeunesse.