Travaux pour la langue et les traditions niçoises

De 2014 à 2020, j'ai été en charge de la délégation à la langue niçoise puis, depuis 2020, je poursuis les travaux dans la délégation à l'identité niçoise.

Tout au long de ces années d’engagement politique au côté de Christian Estrosi, j’ai pu contribuer et continue à oeuvrer à certaines réalisations et à des avancées. En matière de langue, culture et tradition niçoises, ceci a été possible par un engagement sans faille des agents municipaux des Directions de la Culture et du Patrimoine, de l'Animation, de la communication, des AnimaNice, des Seniors, de l'Education, de l'Evénementiel notamment. Merci à eux.

Voir mes autres réalisations en matière d'éducation, pour le théâtre, pour le patrimoine et pour le livre et la lutte contre l'illettrisme.

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Création du service Langue, culture et tradition niçoises

Afin de valoriser notre identité niçoise, à la demande de Christian Estrosi, j’ai mis en œuvre la création de ce service intégré à la Direction des Patrimoines, destiné à agir de manière totalement transversale, avec les Directions de l’Evénementiel, de la Culture, de l’Animation des Quartiers, de la Communication, de l’Education, avec l’Office de Tourisme Métropolitain… Il s’assure de la représentation de cette thématique dans toutes les actions menées par la Ville et entretient un lien privilégié avec le monde associatif et les institutions.

Cette structure nouvelle, qui crée des événements, contribue à d’autres, élabore des projets de toutes natures, diffuse ce que nous sommes, nous Niçois. La Ville de Nice peut ainsi aujourd’hui affirmer que nous sommes les fruits d’une histoire singulière, visible dans nos fêtes, dans notre folklore, nos chants et nos danses, dans notre gastronomie, dans notre architecture, dans la manière dont notre ville s’est développée, dans notre patrimoine et notre langue, bien sûr.

Redynamisation de nos fêtes traditionnelles

Toute l’année, à Nice, est jalonnée de fêtes populaires que nous avons à cœur de faire perdurer, avec nos associations et nos artistes, parce qu’elles véhiculent des usages et des traditions parfois séculaires, parce que les Niçoises et les Niçois y sont attachés, évidemment. Il nous appartient aussi de les faire découvrir : à ceux qui s’installent nouvellement comme aux touristes.

Ainsi, du Festin des cougourdons aux Fêtes des Mai, de la Fête du Vœu aux feux de la Saint-Jean et à la fête des pêcheurs de la Saint-Pierre, de la Fête du Malonat à l’hommage à notre héroïne Catarina Segurana, puis de l’Assounta à la célébration de la Dédition de Nice à la Savoie en 1388, de la Sainte-Réparate jusqu’au Présèpi de Noël, grâce à une organisation plus rigoureuse et une action mieux coordonnée avec notre Direction de l'Evénementiel, nous accueillons un public de plus en plus nombreux, heureux et fier de revendiquer ou de découvrir une réelle identité qui, sans repli sur soi, affirme ses valeurs.

La Reine des Mai

Tradition du début du XXe siècle, l’élection de la Reine des Mai se déroule chaque année et constitue un événement important pour les amoureux de la culture et du patrimoine de Nice. Elle met en valeur la culture niçoise en élisant une jeune fille passionnée et engagée pour représenter la Ville et les associations locales lors des manifestations culturelles et patrimoniales.

Tradition abandonnée pendant des décennies, elle est relancée à l’initiative de l’association Nissart per tougiou en 2014 avec le soutien actif de la Ville de Nice. Un bel événement dans les jardins de Cimiez, qui se déroule l’un des quatre dimanches de notre grande Fête des Mai, désormais organisé par une association dédiée, formée par de jeunes Niçoises et Niçois engagés : Regina dei Mai, et toujours avec notre soutien !

Danse niçoise dans les écoles

Depuis plusieurs années, la danse traditionnelle était enseignée dans nos écoles, grâce à l’enthousiasme d’intervenantes du Conservatoire. Proposées aux enseignants, ces interventions sont désormais planifiées et mises en œuvre par notre service Langue, culture et tradition niçoises.

Ce sont plusieurs milliers de nos écoliers qui, chaque année, s’initient donc à nos danses et à nos musiques. Une journée leur est d’ailleurs dédiée dans notre Fête des Mai. Accompagnés de leurs enseignants et des animateurs de la Ville de Nice, les enfants vivent Le Mai des écoles, une journée entière rythmée de chants, de danses, de jeux dans nos jardins.

Récemment, nous avons organisé pour eux un Veglione (bal, souvent costumé) à l’Opéra de Nice, l’occasion de danser sur une scène mythique !

Contribution à l’organisation d’événements associatifs

Bien évidemment, la Ville de Nice apporte régulièrement son soutien aux associations organisant des événements festifs et traditionnels : communication, logistique, technique, mise à disposition de lieux.

Ainsi, par exemple, pour le Festival de court métrage en niçois Vé-lou ‘quì au Théâtre Francis-Gag ; pour l’’évocation de la Dédition de Nice à la Savoie de 1388 en l’église abbatiale de Saint-Pons ; pour le marché littéraire Mercat leterari à la Bibliothèque Raoul Mille ; pour le repas niçois avec confection de pan-bagnat par les enfants dans les cantines de nos écoles ; pour des expositions à la bibliothèque Nucéra ou à l’Ancien Sénat ; pour des conférences, des lectures ou des spectacles au Centre Universitaire Méditerranéen.

Nos deux écoles bilingues

Depuis 2013, les petits Niçois ont l’opportunité d’apprendre le nissart en école publique bilingue, grâce à un partenariat fructueux avec l’Education nationale. Il s’agit là d’un dispositif prévu par les textes, qui favorise un enseignement des diverses disciplines en deux langues. C’est d’évidence une chance pour les enfants dont les parents ont fait ce choix : meilleure adaptabilité aux apprentissages, champ culturel élargi et découverte des langues et cultures régionales.

Notre première école fut celle des Orangers, dans le quartier Saint-Roch. Le cursus y est complet, puisque l’enseignement y est dispensé de la petite section de maternelle au CM2. Plus récemment fut ouverte la section bilingue de l’école Fouont-Cauda, en centre-ville.

L’enjeu pour les années à venir est de pérenniser ces dispositifs et de faciliter la continuité pédagogique avec le collège et le lycée.

Partenariat avec l’Association des Professeurs de Langue Régionale

Notre langue niçoise n’est plus vernaculaire, elle n’est plus communément parlée sur notre territoire, c’est un fait. Sa transmission s’opère donc par d’autres vecteurs, par l’enseignement notamment.

Ainsi, au-delà de l’enseignement bilingue que nous avons contribué à mettre en place avec l’Académie, la Ville de Nice a souhaité pouvoir s’appuyer sur des professionnels de la pédagogie. L’APLR, Association des Professeurs de Langues Régionales, s’est naturellement révélée pour qu’un partenariat constructif puisse s’établir. Une relation permanente est désormais établie avec notre service Langue, culture et tradition niçoises : propositions et mise en œuvre de projets visant à valoriser, promouvoir et diffuser le nissart font l’objet d’échanges réguliers et confiants.

Parce que les professionnels de l’enseignement et de la pédagogie sont les meilleurs référents possibles.

Prix aux élèves en langue niçoise

Le prix remis aux élèves méritants et aux bacheliers ayant obtenu les meilleures notes au Bac en langue niçoise fait partie des éléments qui rythment l’année. La Fédération des associations du Comté de Nice et l’Escola de Bellanda en sont les initiatrices et les organisatrices.

Désormais la Ville de Nice est étroitement associée à cette cérémonie : communication presse, remise de lots et mise à disposition de la salle du Conseil municipal. En effet, d’une part les élèves sont honorés de la découvrir et d’y être accueillis et d’autre part, notre langue y est légitimée, considérée comme une langue à part entière, reconnue par l’Institution.

Expression nissarde, orale et écrite

Si une langue, quelle qu’elle soit, véhicule le savoir, les émotions et permet les échanges entre humains, elle témoigne aussi de l’histoire d’un peuple, de ses usages et de son mode de vie, de ce que nos anciens nous ont légué.

A ce titre, lorsque les circonstances le permettent, je n’hésite en aucune manière à prendre la parole publiquement en niçois et en français, parce la parole officielle doit affirmer la dignité de notre langue.

En outre, sa transmission repose aussi sur la trace écrite. Aussi certaines de nos publications sont-elles bilingues : invitations aux fêtes et événements traditionnels, assorties d’explications et descriptions. De même, nous facilitons l’édition de documents ou ouvrages bilingues, soit directement, soit par subventionnement aux associations ou aux auteurs.

Atelier Cuisine Niçoise

En 2014, Christian Estrosi s’était engagé à défendre l’équilibre nutritionnel et la cuisine niçoise, en offrant un lieu de transmission et d’apprentissage. En effet, parmi les éléments caractéristiques de notre identité figurent évidemment nos traditions culinaires. D’évidence, il fallait que notre gastronomie fût valorisée.

J’ai donc lancé en 2019 l’Atelier Cuisine Niçoise, d’abord rattaché à notre Direction des Patrimoines. Situé en plein cœur de la vieille ville au sein de l’ancien Sénat, qui abrite également le Centre du Patrimoine, il fut ensuite intégré à l’Office de Tourisme Métropolitain, pour un rayonnement plus large encore.

Ateliers-découverte, cours de cuisine niçoise, concours culinaires, expositions, présentations de produits et découvertes d’artisans, ouverts aux néophytes, aux pur Nissarts ou aux touristes : la cuisine niçoise revendique sa singularité, fondée sur un territoire, un climat et une histoire uniques.

Reconstitution théâtralisée du tir du Canon de midi

En 1861, un gentilhomme écossais, Sir Thomas Coventry, persuade la municipalité niçoise de tirer un coup de canon depuis la colline du Château pour marquer l’heure méridienne exacte. Comme sa femme est souvent en retard, ce coup de canon sera un signal pour qu’elle rentre déjeuner, explique-t-il.

Rentrant chez lui dans son château d’Edimbourg, il laissa une somme d’argent à la Mairie de Nice pour que ce rituel perdure. François Malausséna, Maire, fera voter une délibération en Conseil municipal en ce sens.

C’est ce traditionnel tir du canon de midi dont nous avons conçu une reconstitution théâtralisée sur la colline du Château, d’abord présentée dans le cadre de « Mon été à Nice » en 2021.

La farandole, festival international de folklore

Créé en 1935, le Festival International de Folklore de Nice « La Farandole » est l’un des plus vieux festivals d’Europe. Abandonné par la municipalité en 1995, nous avons souhaité le faire revivre. En 2017, après 22 ans d’absence, durant 5 jours, 5 groupes folkloriques venus de toutes les régions du Monde se sont produits au Théâtre de Verdure et dans des villes et villages de la Métropole.

Reconnu et labellisé par le CIOFF (Conseil International des Organisations de Festivals de Folklore) partenaire officiel de l’UNESCO, nous organisons désormais notre festival tous les deux ans, en partenariat avec le Collectif des Arts Traditionnels - Lou CAT. Ce regroupement d’associatifs passionnés s’occupe de l’accueil des groupes et de la partie artistique, grâce à l’expérience de nos groupes folkloriques, La Ciamada Nissarda, Lou cairèu nissart et Nice la Belle, et de leur centaine de bénévoles présents pour cette manifestation.

Un grand succès populaire pour Niçois et touristes, auquel participent les seniors, nos accueils de loisirs, nos bibliothèques…

Accueil du Congrès de la FLAREP

En octobre 2023, Nice a reçu le 37^e colloque de la FLAREP, Fédération pour les Langues Régionales dans l’enseignement Public. Née à Bayonne en novembre 1987, cette fédération regroupe les principales associations ou fédérations de parents d’élèves et/ou d’enseignants qui œuvrent au développement des langues régionales dans le service public d’éducation. Ce sont donc trois jours d’échanges ponctués de conférences, d’ateliers thématiques, de spectacles, de visites de Nice et d’une exposition.

Sur la thématique de « Les langues régionales à l’école publique pour la réussite de tous », les congressistes ont échangé en salle du Conseil municipal notamment, enceinte symbole de démocratie républicaine s’il en est, lieu idoine pour une reconnaissance de nos langues régionales.

A travers nos écoles bilingues et un spectacle du Théâtre Niçois de Francis Gag, notre nissart a été mis à l’honneur.

Accueil du Congrès de l’ALCEM

Désireuse de soutenir et valoriser les langues régionales, et en premier lieu notre nissart, la Ville de Nice a accueilli en 2018 le congrès annuel de l’ALCEM, Association pour les Langues et Cultures Européennes Menacées, dont l’objectif premier est de travailler à la défense, la reconnaissance, le respect et la promotion des langues minorisées et menacées de disparition.

Autour du thème de « Langues et cultures minoritaires en Europe, quel avenir ? », ce sont des dizaines de chercheurs, militants et passionnés qui ont échangé et découvert Nice et son identité.

Adhésion au Forum d’oc et accueil du Congrès annuel

Le Forum d’Oc a été créé en 2013 à l’initiative des grandes fédérations mistraliennes et occitanistes de la région : le Félibrige, l’Institut d’Etudes Occitanes et les associations d’enseignements d’occitan-langue d’oc, qui ont mis en avant leur convergence.

Le Forum d’oc s’étant donné pour mission de promouvoir le provençal, l’alpin et le niçois en Provence-Alpes-Côte d’Azur, il nous a semblé naturel et pertinent d’inscrire la Ville de Nice dans cette dynamique. Notre signature a été officialisée en novembre 2018, à l’occasion du Congrès annuel du Forum, que nous avons accueilli.

Accueil de la Santo-Estello, Congrès annuel du Félibrige

Lorsque, en 2011, le Félibrige, fondé par Frédéric Mistral, m’honore en me nommant Grand lauréat de jeux floraux et Maître en gai-savoir pour sept ans, m’est aussi attribué l’honneur de désigner la Reine du Félibrige pour la même durée. Je propose cette mission à Angélique Marçais, jeune comédienne du Théâtre Niçois de Francis Gag, qui l’accepte.

Ensemble nous aurons à cœur d’organiser à Nice le Congrès annuel du Félibrige, la Santo-Estello, qui accueille des hommes et des femmes dévoués à notre histoire, à nos traditions et à notre langue. Mission accomplie : en mai 2016 nous accueillons le 140^e Congrès durant cinq jours au cours desquels Nice est le cadre de concerts, conférences, débats, spectacles et animations orientés vers ses membres présents et vers le public niçois.

Adhésion à la Maintenance des Feux de la Saint-Jean

Parmi les fêtes traditionnelles niçoises, la Saint-Jean figure en bonne place : chaque année, lors du solstice d’été, au port de Carras nous embrasons le feu, afin de favoriser les épousailles. La légende rapporte en effet que les jeunes filles accouraient aux feux de la Saint-Jean car, selon les dires, si elles dansaient autour de neuf bûchers, leurs mariages étaient célébrés dans l’année.

En 2019, pour donner plus de force à cet événement, nous avons souhaiter inscrire Nice dans un cercle bien plus grand, en adhérant à la Maintenance des Feux de la Saint-Jean, dont les membres, les Mainteneurs, ont pour mission de perpétuer et de promouvoir ces traditions en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Europe et par le Monde.

En mai 2024, Nice accueillera donc le 37^e congrès annuel de la Maintenance, au cours duquel nous présenterons la coupe et la sculpture de saint Jean reçues du Maire de Sorgues lors de l’édition précédente.

Cycles de conférences

Tout au long de l’année, notre histoire est racontée et expliquée : par des « sachants » extérieurs, bien sûr, mais aussi par nos agents municipaux du service Ville d’Art et d’Histoire ou du service d’Archéologie, par exemple.

2024 étant une année dédiée à Frédéric Mistral, Prix Nobel de littérature, fervent défenseur de la langue provençale, expositions et conférences sont au programme, coordonnées par notre service Langue, culture et tradition niçoises.

Si Nice n’est pas provençale, les liens sont étroits entre nos territoires et nos cultures. Par ailleurs, plusieurs Niçois ont été majoraux du Félibrige, fondé par le même Mistral : Pierre Devoluy, Joseph Giordan, André Compan, Adolphe Viani, Francis Gag et Angélique Marçais.