Carnet Moleskine

Le 16 février 2020.

Je me suis offert un carnet Moleskine ! En soi, me direz-vous, rien d’extraordinaire, ce n’est qu’un carnet… Certes, mais il fait désormais partie de la liste des objets que je passe en revue le matin avant de partir : téléphone, stylo, portefeuille, clés...

Longtemps j’ai immodestement pensé qu’il serait pertinent d’avoir un carnet sur moi, dans lequel noter sur l’instant toutes ces idées géniales que ne cesse de produire mon cerveau dérangé. L’âge venant et l’expérience affinant ma lucidité, j’avais abandonné ce projet : combien d’idées méritent-elles d’être notées ? Objectivement peu. Exit le carnet, donc.

Et puis voilà qu’un personnage atypique et perspicace me suggère, au cours d’une bienveillante conversation sans concessions sur l’importance du plaisir, de me doter d’un carnet qui serait un aide-mémoire. J’y inscrirais sur le vif les bons moments de la vie.

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Le tumulte du monde

Le 28 décembre 2019.

« Non, le cœur ne se nourrit point dans le tumulte du monde. » Voici ce que, dans La nouvelle Héloïse, Jean-Jacques Rousseau fait écrire à Saint-Preux dans une de ses lettres à Julie.

Paisiblement assis dans un fauteuil au pied du sapin, je ressens profondément cette pensée, dans la sérénité de la montagne. Il est curieux de constater combien, lorsque nous trouvons le temps de regagner notre havre en altitude, la même sensation nous saisit systématiquement : le temps se distend, de nouveaux rythmes de vie s’imposent à nous – nous parvenons même à ne rien faire ! - et nous goûtons davantage encore la chance de notre bonheur. Alors, me dis-je dans mon fauteuil, pourquoi ne pas nous échapper plus souvent de ce monde tumultueux ? Pourquoi ne pas décider, tout simplement, d’un mode de vie différent, plus équilibré et plus sage, finalement ?

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Mauvaise humeur

Le  11 novembre 2019.

Une fois n’étant pas coutume, voici un billet de mauvaise humeur, résultat de deux heures de correction de copies de français (censément).

En ce 11 novembre, je m’accorde un armistice (mot formé du latin arma et de statio : état d'immobilité). Je pose donc mon stylo rouge, arme du prof décidé à en découdre. Métaphoriquement, l’armistice est bien une pause permettant de me reposer, de reprendre force et vigueur. En effet, j’ai du mal, désormais, à corriger d’un trait le tas de feuilles souvent froissées, parfois déchirées, fréquemment gribouillées, évidemment peu soignées dans l’écriture et la mise en page. J’ai du mal car, d’abord agacé, puis désabusé et enfin désespéré, je ne vois plus de motif valable de m’infliger cela.

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Les Falabracs sont en approche !

Le 28 avril 2019.

Falabrac : nom masc. Personne farfelue, peu douée et/ou pas fiable, manquant de sérieux ou d'aptitudes. (Dictionnaire personnel...)

C’est toujours une aventure, que la création d’une nouvelle pièce ! Toujours le même parcours, mais toujours différent aussi : la même jouissance lors de la première lecture, qui voit naître les personnages ; la même période besogneuse ensuite ; le même travail logistique de choix et de rassemblement des décors, des accessoires et des costumes, de création des visuels, de réalisation du livret ; la même mise en place des réservations, et enfin… l’ouverture.

Eh oui ! L’ouverture de la réservation, c’est le premier dévoilement, la première mise à nu, les premières craintes : les cartons sont-ils bien partis au courrier ? une grève ne viendra-t-elle pas retarder tout le processus ? les e-mailings seront-ils suffisamment convaincants ?

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Semis et création

Le 16 mars 2019.

Ce matin, séminaire potager : Claire œuvre à éclaircir ses semis. Ce seront donc les clairs semis clairsemés de Claire. En ce Printemps des poètes dédié à la Beauté, je laisse mon naturel rêveur s’émerveiller devant cet acte de création qu’est le simple - mais auguste – geste du semeur et, pris d’une curiosité soudaine, me précipite tel un séminariste vers mon cher Robert, dans sa version Dictionnaire historique de la langue française, tome II, direction « Semer », dont je découvre l’origine : c’est le verbe « serer » qui a produit par dérivation « seminare », la racine « semen, -inis » y étant donc insérée.

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